Géorgie centrale : sur les pas de Staline (Chiatura, Gori), de la Géorgie d’hier (Uplistsikhe) à celle d’aujourd’hui (mariage géorgien)


Après notre pause montagnarde, nous sommes partis à l’assaut de la Géorgie centrale avec pour but d’assister à un mariage géorgien auquel une vielle copine moscovite de Dorothée nous avait gentiment invités.

Nous avions donc un peu plus de 48 heures pour faire les 600 kilomètres reliant Mestia (montagnes) à Kachrétie (lieu du mariage). Entre le relief, le manque d’autoroute et les animaux de la ferme qui squattent l’asphalte, cela faisait environ 10 heures de route, qu’il nous appartenait de découper.


De Mestia à la Kakhétie

Première halte : Chiatura (ou « tchiatoura » avec la transcription phonétique française). Petite ville excentrée recommandée par le cousin Olivier (voir l’article sur Kiev).

Chiatura est une ville minière encaissée dans des montagnes. Aujourd’hui endormie et déclinante, elle connut son heure de gloire au 19e / 20e siècles lorsque la ville était le premier producteur mondial de manganèse (métal qui sert à faire des alliages sidérurgiques). Mais Chiatura est aussi connue pour avoir été le théâtre de l’enfance politique d’un certain Iossef Djougashvili, futur Staline. Autour de 1905, Staline a favorisé le développement du bolchévisme à Chiatura en soutenant les revendications des mineurs qui réclamaient l’amélioration de leurs conditions de travail (qui étaient, évidemment, atroces : journée de 16 heures, 6 jours sur 7). Staline s’est ainsi fait connaître en organisant des grèves, publiant un journal révolutionnaire, etc.

La ville est totalement encaissée dans une vallée et les mines sont au-dessus

La ville ayant été dépeuplée, la majorité des immeubles soviétiques sont à moitié remplis

Arrivé au pouvoir suprême, le petit père des peuples n’a pas oublié sa petite ville géorgienne. Il a fait installer, dans les années 40/50, un réseau de télécabines permettant aux mineurs qui vivaient dans la ville au fond de la vallée, d’accéder aux mines situées en haut des montagnes. Ce réseau original a été religieusement conservé jusqu’à aujourd’hui, et  jamais rénové. Il fait désormais la joie de quelques rares touristes à qui il offre un voyage dans le temps, une belle vue sur le site de Chiatura et quelques frayeurs, l’ensemble étant particulièrement vétuste.

Mais nooooon, c'est pas rouillé...

Et on se plaint des oeufs un peu vieillots de certaines stations de ski chez nous...





Notez le rameau d'olivier, il ne peut donc rien nous arriver!

Deuxième halte : Gori. Le pèlerinage n’est pas fini, découvrons désormais la ville natale de Staline.

Vous l’aurez compris, Staline était géorgien. Il fait même la fierté de nombreux Géorgiens qui, certes, reconnaissent les nombreux crimes commis par Staline mais, dans le fond, sont quand même contents que leur petit pays ait fait naître l’homme qui a dirigé le plus grand pays du monde pendant un quart de siècle. Staline est né dans une famille pauvre de Gori, qui n’était alors qu’un petit village. Aujourd’hui, Gori est une ville moyenne, plutôt jolie, où vous trouverez l’avenue Staline, la place Staline et le musée Staline.

A quand une avenue Hitler en Allemagne...

En bons touristes, nous l’avons visité. Il regroupe beaucoup de documents (en russe et en géorgien), des effets personnels de Staline et plusieurs cartes. L’ensemble est intéressant mais manque cruellement de contextualisation : c’est plus un story-telling qu’un musée d’histoire. Par exemple, on peut se recueillir (ou faire un selfie, au choix) devant la petit maison de pierre où est né Staline, pieusement conservée sous une arche ornée de marteaux et de faucilles ou encore visiter le wagon personnel de Staline, qui l’a emmené à Yalta, Téhéran... L’hagiographie n’est jamais très loin.

La baignoire de Staline dans son wagon perso

Troisième halte : Uplistsikhe (prononcez comme vous pourrez). Site archéologique situé à proximité de Gori.

Uplistsikhe est une ville troglodyte qui fut occupé dès la préhistoire. Au Moyen-Age, elle était un centre commercial important, située sur le trajet nord de la route de la soie. Le village a été occupé jusqu’au 19e siècle, il est aujourd’hui à l’état de ruine. Néanmoins, l’enchevêtrement de grottes plus ou moins sculptées qui domine une vaste vallée est impressionnant. Les restes des temples païens (où étaient sans doute pratiqués des sacrifices humains) transformés en églises chrétiennes sont aussi très beaux. A voir !

Pas mal de lézards faisant la taille d'un poulet!

Vue depuis la forteresse

Vue de la forteresse depuis l'autre côté de la vallée

Même pas besoin d'un 4x4, Prestige assure sur tous les terrains!

Une des grottes


Quatrième halte : Kachrétie. Mariage russo-géorgien

Nous continuons notre périple dans la Géorgie centrale jusqu’à Kachrétie, petite ville de Kakhétie, région viticole géorgienne dont nous aurons l’occasion de reparler. Nous y assistons pour notre plus grand plaisir au mariage de Nata et Mika, russo-géorgiens.


C’est l’occasion de constater, encore une fois, que les Géorgiens aiment faire bonne chère : les tables sont couvertes de mets et les serveurs empilent les assiettes sans se soucier de ce que les invités n’ont plus faim ! Le dîner est ponctué de danses et chants géorgiens absolument superbes. Les mariés ont même revêtus le costume traditionnel, qui ne manque pas d’allure. Les Russes sont sur leur 31 qui est bien plus classe que le 31 français. Nous avons revêtus nos plus beaux vêtements de baroudeurs et nous sentons néanmoins un peu underdressed ! Sinon les basiques sont là : de la bonne musique (avec le groupe Boney M. en guest star !) et un peu d’alcool pour nous dérider. Nous passons une excellente soirée ! Merci encore à Nata et Mika pour leur invitation !

Depuis le lieu du mariage

On a pas manqué...

Roooh, tonton Sergueï, descend, on voit pas Marcia Barrett!

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