Après
ces journées passées à vivre comme des fermiers géorgiens, nous sommes à la
recherche d’un peu de confort et de modernité. Batumi nous semble être la ville
idéale pour cela.
Située
au sud du pays, près de la frontière turque, Batumi est la nouvelle station
balnéaire à la mode depuis la perte des plages d’Abkhazie. (L’Abkhazie est une
région du nord de la Géorgie ayant fait sécession, avec l’aide du Kremlin, dans
les années 1990).
Après
quelques heures de route sous des trombes d’eau, nous arrivons à Batumi, ville
située sur la côte et entourée de hautes collines verdoyantes. Cette ville est
une sorte de Dubaï à la géorgienne : le centre historique est joli et bien
mis en valeur et côtoie d’improbables tours futuristes tout à fait réussies. La
mer n’est pas extraordinaire, la plage est en galets et l’eau est polluée en
raison de la proximité d’un port commercial. Les vagues sont parfois
extraordinaires, voire extraordinairement dangereuses (un shore break
ravageur).
Shorebreak
Vue vers le nord
...
Ajdarian Katchapuri (et dire que c'est introuvable en France...)
Centre-ville très agréable (mais tout est en toc!)
Vue du port touristique
Avec ses
casinos et ses terrasses huppées, la ville attire tout à la fois des Russes
matérialistes (qui ont la manie de se photographier à longueur de journée,
c’est fatigant), des Turcs déjantés et des Qataris (ou Saoudiens, ou Iraniens?)
voilées de la tête aux pieds.
Merci de ne pas rentrer au casino avec ton gun
En
somme, la ville est très agréable, le climat méditerranéen y est plaisant mais
l’ambiance touristique peut devenir pesante.
Nous
passons à Batumi deux jours très touristiques. De nombreuses activités
marrantes et un peu débiles sont proposées à Batumi : téléphérique vers
les hauteurs pour prendre une photo, voiturette électrique un peu ridicule,
hydro-ULM, jet ski dans les vagues, visite de la ville… En bons touristes, nous
essayons tout !
Vue de la ville depuis une colline
La Turquie est à gauche et à la Russie (au loin) à droite!
Dorothée et son mini-scooter électrique (la classe!)
Antoine et son hydro-ULM
Après
deux jours de ce régime, nous aspirons à plus de tranquillité et de nature et
nous reprenons la route en direction des montagnes géorgiennes de Svanétie,
situées tout au nord du pays, à la frontière avec la Russie.
Sur le
chemin, nous faisons une halte à Zugdidi qui n’est pas seulement une ville au
nom rigolo mais également la grosse ville la plus proche de l’Abkhazie.
Cette
ville a gardé les traces des conflits entre la Géorgie et l’Abkhazie : des
bâtiments construits à la hâte abritent les nombreux réfugiés géorgiens qui ont
du fuir l’Abkhazie. La famille qui nous accueille nous explique avoir du fuir
Zugdidi à l’arrivée des troupes russes qui occupèrent et bombardèrent la ville.
Il y a aussi un très joli château (très Downton Abbey) à Zugidi
Curieusement,
et à quelques rares exceptions près, nous constatons une fois encore que les
Géorgiens ne gardent presqu’aucune rancune envers les Russes : s’ils sont
unanimes pour dénoncer la politique du Kremlin, ils déclarent aimer le peuple
russe et réservent globalement un bon accueil aux touristes russes qui
continuent d’affluer chez eux. Opportunisme ou sagesse ?
Le lendemain, inutile de visiter Tabriz : la fête religieuse se poursuit (Tashura devient Ashura, mais en gros, c’est pareil) et du coup tout est fermé. Nous décidons donc de reprendre la voiture pour visiter la région. Direction : le lac Ourmia. Un ancien lac salé gigantesque qui a perdu 90 % de sa surface ses trente dernières années (pourquoi ? les besoins en eau des nombreux nouveaux habitants de Tabriz). L’endroit est surprenant. Un pont gigantesque traverse une étendue au ¾ asséchée. Des bateaux sont à sec. Nous nous approchons de ce qu’il reste de lac : l’eau est gluante en raison de sa saturation en sel, elle sèche presqu’immédiatement, laissant sur la peau du sel cristallisé. Pas grand chose à par nous Très sec Quelqu'un a oublié sa pelle, en phase avancée de cristallisation Polaire En voilà un qui ne va pas aller bien loin Antoine s'amuse comme un petit fou Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à Kandovan,...
La traversée devait durer 40 heures, elle en durera finalement 48. Le temps est au beau fixe, la mer est à peine agitée mais, dans notre bateau monstre (équivalent d’un immeuble de 10 étages), la houle est très supportable. C'est la Mer Noire! On a même croisé un autre bateau! C'est la nuit noire! Nous mettons à profit ce temps pour mettre à jour ce blog, lire, admirer la mer (Dorothée a vu des dauphins !) et, surtout, dormir comme des loirs et manger comme des ogres (car, comme le dit Winnie l’ourson : « dormir, ça creuse et manger, ça fatigue »). Cabine plutôt confort! Avec nous sur le bateau, il y a une poignée de touristes ukrainiens (dont un improbable couple ukraino-iranien) mais surtout une grosse quarantaine de chauffeurs de poids lourds ukrainiens, géorgiens, azéris, kazakhes. Cette population est tout ce qu’il y a de sympathique : bourrés H24 au ventre rebondi et à l’œil torve, couvant Dorothée d’un rega...
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