Nous avons huit jours pour rentrer en France, avec une pause imposée à
Munich pour voir des copains. Que faire ? Pour ne pas changer, nous improvisons
au gré de nos envies et de la météo.
Entrée dans l'UE, pas de soucis à part une douche au chlore pour la voiture
Notre première étape est Sofia. Nous ne nous attendions à pas grand chose
(Dorothée, qui y avait été en 2009 avait le souvenir d’une ville très
communiste peu mise en valeur). Et bien, c’est une excellente surprise :
Sofia est jolie, calme, avec plusieurs rues piétonnes et d’intéressants
bâtiments. La présence, dans un même pâté de maison, d’une église, d’une
synagogue et d’une mosquée nous a particulièrement marquée. Pour couronner le
tout, la ville offre une multitude de bar et de restaurants à des prix défiant
toute concurrence.
Synagogue, Sofia
Cathédrale Alexandre-Nevski, Sofia
Mosquée, Sofia
Le lendemain, nous prenons la direction de la Roumanie et découvrons sur la
route une très belle forteresse dans une région absolument magnifique,
encaissée entre d’étranges montagnes qui nous rappellent la Cappadoce.
Paysages près de Bélogradtchik, Bulgarie
Forteresse de Bélogradtchik
Arrière pays bulgare
Nous traversons la frontière bulgaro-roumaine (de nuit malheureusement) en
traversant un gigantesque pont sur le Danube. Nous passons deux jours à
Herculane, petite ville thermale qui a connu son heure de gloire sous
François-Joseph, lorsque la haute société austro-hongroise venait y prendre les
eaux. Les communistes ont démocratisé ce loisir en construisant d’affreux
immeubles en béton gris au nom de dieux grecs. Aujourd’hui, ce sont les petites
pensions dans des maisons de bois qui fleurissent. En tout cas, aujourd’hui
comme hier, on peut faire autour d’Herculane de belles randonnées et prendre
des bains sulfureux qui sentent l’œuf pourri.
Nous sommes bien rentrés en Europe, rando dans les feuilles en Roumanie
Herculane, Roumanie
Bains sulfurés sauvages, romanian style
Pour rester dans le thème danubien, nous allons ensuite en Serbie, en
longeant le Danube sur près de 200 kilomètres. Le Danube fait office de frontière naturelle entre Serbie et Roumanie. Ce trajet est absolument
magnifique. Le Danube est très large et encaissé entre d’imposantes falaises
(nommées les « Portes de Fer »).
Le Danube donne l'impression d'un immense lac
Château de Golubac, sur la rive Serbe
Sculpture de Décébale, dernier roi des Daces (tribu roumaine, qui a donnée son nom à la marque Dacia)
Nous passons une très bonne soirée à Belgrade, encore une fois sous un beau
soleil d’automne. L'église Saint-Sava, qui est en construction, est intéressante. Financée par Poutine, elle est monumentale (deuxième plus grande église orthodoxe du monde, derrière Moscou, quand même) et un tantinet blingbling. Nous allons dans un restau serbe manger des kilos de viande à
la viande (la gastronomie serbe n’est pas très délicate).
Ambassade de France, plutôt classe!
Eglise Saint-Sava, avec le généreux soutient de Gazprom
Crypte de l'église, brand new
Spécialité serbe, viande grasse au beurre sans accompagnement
Nous continuons notre périple à Budapest, où nous habitons en face du
Danube. Nous passons deux jours dans cette très belle ville. Nous découvrons le
vin hongrois (et comme on ne va plus en Iran, on a pu rapporter plein de
bouteilles !), nous promenons sur le Danube, dans les parcs et les
élégantes rues du centre-ville. Pour rester dans l’ambiance Mittel Europa, nous
regardons même Grand Budapest Hotel.
Parlement
Synagogue
Enfin, avant de retrouver nos copains à Munich, nous découvrons Salzburg,
sous la pluie et dans le froid. La ville est très proprette, un vrai alignement
de maisons de poupée. Nous tombons sur un concert d’orgue et de trompette
entrecoupé de lecture de la bible (auf Deutsch) dans la grande église du
centre : guindé mais très chouette quand même.
Le 9 novembre, nous voici à Munich, avec un emploi du
temps de ministre puisque nous avons plein de copains à retrouver. Le 12
novembre, nous reprenons la route, une dernière fois, vers Paris. Les vacances
sont finies !
Le lendemain, inutile de visiter Tabriz : la fête religieuse se poursuit (Tashura devient Ashura, mais en gros, c’est pareil) et du coup tout est fermé. Nous décidons donc de reprendre la voiture pour visiter la région. Direction : le lac Ourmia. Un ancien lac salé gigantesque qui a perdu 90 % de sa surface ses trente dernières années (pourquoi ? les besoins en eau des nombreux nouveaux habitants de Tabriz). L’endroit est surprenant. Un pont gigantesque traverse une étendue au ¾ asséchée. Des bateaux sont à sec. Nous nous approchons de ce qu’il reste de lac : l’eau est gluante en raison de sa saturation en sel, elle sèche presqu’immédiatement, laissant sur la peau du sel cristallisé. Pas grand chose à par nous Très sec Quelqu'un a oublié sa pelle, en phase avancée de cristallisation Polaire En voilà un qui ne va pas aller bien loin Antoine s'amuse comme un petit fou Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à Kandovan,...
Après ces journées passées à vivre comme des fermiers géorgiens, nous sommes à la recherche d’un peu de confort et de modernité. Batumi nous semble être la ville idéale pour cela. Située au sud du pays, près de la frontière turque, Batumi est la nouvelle station balnéaire à la mode depuis la perte des plages d’Abkhazie. (L’Abkhazie est une région du nord de la Géorgie ayant fait sécession, avec l’aide du Kremlin, dans les années 1990). Après quelques heures de route sous des trombes d’eau, nous arrivons à Batumi, ville située sur la côte et entourée de hautes collines verdoyantes. Cette ville est une sorte de Dubaï à la géorgienne : le centre historique est joli et bien mis en valeur et côtoie d’improbables tours futuristes tout à fait réussies. La mer n’est pas extraordinaire, la plage est en galets et l’eau est polluée en raison de la proximité d’un port commercial. Les vagues sont parfois extraordinaires, voire extraordinairement dangereuses (un shore break ravageur). ...
La traversée devait durer 40 heures, elle en durera finalement 48. Le temps est au beau fixe, la mer est à peine agitée mais, dans notre bateau monstre (équivalent d’un immeuble de 10 étages), la houle est très supportable. C'est la Mer Noire! On a même croisé un autre bateau! C'est la nuit noire! Nous mettons à profit ce temps pour mettre à jour ce blog, lire, admirer la mer (Dorothée a vu des dauphins !) et, surtout, dormir comme des loirs et manger comme des ogres (car, comme le dit Winnie l’ourson : « dormir, ça creuse et manger, ça fatigue »). Cabine plutôt confort! Avec nous sur le bateau, il y a une poignée de touristes ukrainiens (dont un improbable couple ukraino-iranien) mais surtout une grosse quarantaine de chauffeurs de poids lourds ukrainiens, géorgiens, azéris, kazakhes. Cette population est tout ce qu’il y a de sympathique : bourrés H24 au ventre rebondi et à l’œil torve, couvant Dorothée d’un rega...
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