Sur la route du retour : d’Ispahan à la frontière turque


Nous voilà arrivés au bout de notre voyage, il est temps de songer à nous diriger vers la Turquie. Pour atteindre la frontière depuis Ispahan, il faut faire au moins deux ou trois arrêts.

Nous envisageons d’aller au bord de la mer caspienne. Finalement, les énormes distances nous dissuadent. Il faut aussi avouer qu’après plus de quinze jours en Iran, nous commençons à être fatigués de ce pays si attachant, mais aussi peu pratique pour les touristes. En effet, entre le manque d’infrastructures (aucun hôtel digne de ce nom sur la côte caspienne proche de Rasht par exemple) et les interdits du régime, il est difficile de faire autre chose que de visiter les monuments : pas de sport, de randonnées, de divertissements (cinéma, concert…). Or, des monuments, on en a déjà vu beaucoup, alors cap sur la Turquie !

Nous faisons un premier stop à Kashan, express. Puis Téhéran. Nous avons maintenant nos habitudes dans cette ville. On en profite pour aller voir un garagiste, grâce à l’aide d’un copain iranien. Pour une somme modique, le garagiste change les plaquettes de frein qui faisait un bruit bizarre qui nous obsédait et en profite pour changer aussi la suspension avant. Prestige est comme neuve !

Sur la route de Téhéran, pause à Kashan et dîner dans une très belle maison traditionnelle

A Kashan, nous logeons chez des Iraniens très accueillants (le port du voile à la maison n'est pas généralisé en Iran, mais il demeure la règles avec des inconnus dans les familles traditionnelles)

Notre bolide désossé !

Nous roulons ensuite vers Tabriz, que nous connaissons aussi déjà. 

Magnifiques montagnes sur la route de Trabiz

L'occasion de faire du rodéo et de pic-niquer

Parce que ces montagnes marbrées, ça donne faim

Village kurde, reconnaissable au foin disposé sur les toits

Tabriz est connue pour ses tapis, c’est l’occasion rêver de dénicher le tapis qui ornera notre futur salon ! Le bazar de Tabriz est immense, c’est un vrai labyrinthe. Pour nous y retrouver, nous demandons à une agence de tourisme gouvernementale de nous orienter. Un membre de l’agence, très sympa, propose de nous accompagner. Ce Monsieur connaît tout le bazar, ses secrets, ses restos, ses fabriques de tapis ; il nous fait visiter, nous présente, nous explique et traduit pour nous. Bref, c’est l’aubaine (même si on se doute qu’il récupère une commission !).

Ainsi chaperonnés, nous passons une journée entière au bazar à visiter les fabriques de tapis, les contempler et marchander autour d’une tasse de thé. La journée se termine par l’achat d’un splendide tapis, nous sommes ravis !

Dans le bus, non mixte, de Tabriz

Chouette, c'est les soldes

                                                                      
Intérieur du bazar de Tabriz

Tapis !

L'une des nombreuses parties du bazar de Tabriz consacrée aux tapis

Tapis contenant de la soie (15000 € à Tabriz, le triple à Paris)

Sublime tapis, malheureusement trop cher pour nous !

Les ateliers de "traitement" (la fabrication se fait souvent en montagne) des tapis se trouvent dans les sous-sols du bazar

Un tapis chez le coiffeur, qui raccourcit certaines parties pour que le motif apparaisse en relief

Nous terminons cette journée dans un kebab de la ville, où nous dînons accroupis sur une espèce de lit, comme les vrais Iraniens. Nous profitons des derniers moments dans ce pays si particulier.

Dernier dîner 
Le lendemain, direction l’Anatolie. Nous roulons 3h pour atteindre Bazargan, la ville frontalière. Le paysage est très beau. Nous sommes dans une région kurde, dont nous voyons le drapeau partout. Au loin, apparaît le mont Ararat (situé en Turquie) : c’est une immense volcan, comme un gros bouton dans un paysage plutôt plat. Le sommet est couvert de neige. C’est très beau.

Le mont Ararat depuis l'Iran

Un village kurde

La frontière, que nous redoutions, est passée sans la moindre difficulté, en à peine plus d’une heure.

Le côté iranien est chaotique mais les douaniers sont sympas. Ils ne bronchent pas devant notre montagne de bagages, de plus en plus mal rangés. Nous devons quand même nous débarrasser d’un Iranien collant qui fait mine de nous guider dans les différentes démarches (mais se fait rabrouer par tous les douaniers). Bien sûr, il finit par nous réclamer un backshish : niet ! Par ailleurs, pendant que nous attendons nos coups de tampons, un petit Ouzbek vient faire pipi sur la voiture, sous le regard amusé de son père…


Longue file de camions aux douanes iraniennes

Ambiance gitan et petit garçon pris en flag'

Le passage vers la Turquie est théâtral : deux barrières coulissantes opaques se font face, à trente centimètres de distance. L’une est peinte aux couleurs de l’Iran, l’autre porte le croissant turc. Notre voiture s’en approche doucement et la barrière iranienne, puis la barrière turque s’ouvrent lentement pour nous laisser passer. Si, pour nous, le passage de cette frontière marque simplement le début d’un nouveau chapitre de notre voyage, nous songeons avec quelle émotion certains doivent la franchir, lorsqu’ils fuient le régime iranien… Les contrôles turcs sont rapides, les douaniers sont super sympas avec nous. L’un d’eux fait signe à Dorothée d’ôter son foulard en affirmant, dans un sourire, « Turkey is a free country » !

Liberté !

Le mont Ararat, côté Turquie cette fois-ci

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